Différences et similitudes entre la direction d’orchestre et la direction de choeur (2)
- Lionel Gaudin-Villard
- 17 mars
- 2 min de lecture
Dernière mise à jour : 18 mars
Un mantra qui me guide depuis mes débuts :
« Il n'y a pas de mauvais orchestre ou chœur, il n'y a que de mauvais chefs. »

Si vous dirigez un programme sans avoir accompli tout le travail préalable mentionné dans les cinq points précédents, il subsistera inévitablement une certaine confusion. Cela pourrait générer du stress pour vous et de l'inconfort pour les interprètes, sans qu'ils puissent nécessairement en comprendre la cause. On ne va pas au pupitre sans avoir travaillé en amont et sans le maîtriser. Il vaut mieux renoncer plutôt que prendre le risque de ne pas pouvoir assurer. Le chef doit être capable de tirer vers le haut tout ensemble qu'il dirige, qu'il soit amateur ou professionnel.
Quelles sont les différences ?
1. Les partitions : Un chef de chœur dispose d'un vaste répertoire a cappella, couvrant toutes les époques, et peut se contenter de diriger ce répertoire riche et varié durant toute sa carrière. Dans ce cas, sa principale préoccupation sera d'entendre les différentes voix du chœur, qu'elles soient à quatre ou huit parties, en double chœur, etc. Cependant, si le chef de chœur choisit un répertoire avec accompagnement de piano ou d'ensemble instrumental, il devra étudier ces parties supplémentaires avec la même attention. L'accompagnement peut être distinct ou doubler les parties vocales, mais il ne doit jamais être ignoré. Un chef de chœur qui se concentre exclusivement sur le chœur, au détriment de l'accompagnement, ne remplit pas correctement sa mission, car il néglige une partie essentielle de son rôle.
Un chef d'orchestre, en revanche, travaille avec des partitions plus complexes, car les parties instrumentales sont multipliées. Par exemple, pour une symphonie classique, une partition d'orchestre comprendra environ 12 lignes superposées (flûtes, hautbois, clarinettes, bassons, cors, trompettes, timbales, violons 1, violons 2, altos, violoncelles et contrebasses). Bien que cela puisse sembler difficile, certaines parties sont souvent doublées pour des effets de timbre, il suffit donc d'apprendre à identifier qui joue quoi.
Les principales différences résident donc dans la superposition des lignes à lire mais aussi dans la capacité à entendre les différents timbres de voix ou d’instruments. Le chef de choeur doit pouvoir lire simultanément en moyenne quatre à six lignes (comprenant le piano, par exemple), contre 12 en moyenne pour le chef d’orchestre, les 2 parties des instruments à vents étant souvent sur une même portée.
2. L’espace, le son et le timbre : Une autre différence notable réside dans la spatialisation des sons. Alors qu'un chef de chœur doit gérer un ensemble compact de choristes, formant un véritable mur sonore devant lui, le chef d'orchestre, lui, doit diriger un ensemble dispersé mais ordonné, s'étendant sur plusieurs mètres de profondeur. Cette disposition nécessite une vision sonore en plan étalé, contrairement au mur frontal d'un chœur.
La différence est significative, car le cerveau du chef d'orchestre doit être capable de dissocier les différents timbres au sein de l'orchestre pour pouvoir corriger ou ajuster les équilibres entre les parties. Même avec une oreille aiguisée, il n'est pas toujours aisé de dissocier les timbres des instruments, surtout lorsque le compositeur est un orchestrateur accompli. En revanche, pour un chœur, le timbre des voix devient rapidement familier, rendant sa gestion plus intuitive.
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